DES DIAMANTS SOUS LES ALGUES ...
C'est au large de notre c�te aquitaine, o� ils s'�chelonnent d'Arcachon � Saint-Jean-de-Luz, que le vent se l�ve tout � coup, suivi d'une temp�te exceptionnelle. Secou�s par l'ouragan, ballott�s sur la mer d�cha�n�e, faisant eau de toute part, les navires craquent tour � tour. A quelques encablures des sables de Capbreton, c'est la ?Sainte H�l�ne? (Santa Helena), une caraque de 1800 tonneaux, qui se brise. En une demi-heure, ?le sable se trouve couvert de poivre, de cannelle, d'encens et d'ambre gris?. Les vagues charrient des ?meubles fracass�s et rompus? des ballots de tissus et de fils jalonnent quelques kilom�tres de plage.? Les habitants, � l'occasion pilleurs d'�paves, accourent. Les pillards, gris�s par une riche r�colte et si peu banale sont press�s de faire leur r�colte dans un minimum de temps C'est pourquoi certains, non contents de la r�cup�ration des �paves, vont entreprendre le d�troussage des cadavres. On a vite su que ce navire transportait maintes personnes ?d'�minente qualit�? qui voyageaient avec leur famille et portaient sur eux leurs biens les plus pr�cieux ! Des survivants qui se tra�naient vers eux, esp�rant des secours se retrouvent ainsi � estourbis �. Les habitants craignent l'arriv�e des ?gens-d'armes?charg�s d'emp�cher les d�sordres! Monsieur le comte de Gramont poss�de, avec le Parlement de Bordeaux, tous droits de bris et d'�paves et ses gardes re�oivent l'ordre de se placer ?par tous les chemins pour contr�ler les passants et d�noncer les voleries qui ont �t� faites en cette caraque perdue � Capbreton.? La temp�te continuant de faire rage, il s'�coule quelques heures avant que le service d'ordre ne soit mis en place.?
Le naufrage des 6 navires, l'un des plus terribles de l'histoire de la marine portugaise, a � d�cim� la fine fleur de l'aristocratie,? causant au moins 2.000 morts et la perte d'une fortune immense. L'inventaire de la seule caraque Sainte-H�l�ne d�taille un v�ritable tr�sor parti dans les sables de Capbreton, dont un coffre rempli de diamants bruts pour la reine d'Espagne et autres pierreries pr�cieuses. La nouvelle mit trois jours � parvenir � Bordeaux o� cette affaire fit beaucoup de bruit et plus encore jusqu'� la cour de Louis XIII o� une partie butin r�cup�r� suscita bien des convoitises. Les cadavres de cette h�catombe sont repartis � l'Oc�an et l'�pave, qui garde en son sein une partie de ses richesses a disparu, elle aussi. Les abords de la Mer-oc�ane se modifient si vite en quelques d�cennies, que les lieux actuels n'ont vraiment plus rien de commun avec ceux du XVII� si�cle! Mais les r�veurs et les amateurs de l�gendes mythiques peuvent gagner, dans cette histoire, une belle part de r�ve et un r�cit � transmettre, de g�n�rations en g�n�rations.
Anne-Marie Bellenguez-Darnet.
R�f. A lire : � Le naufrage des Portugais sur les c�tes de Saint-Jean-de-Luz et d'Arcachon � Jean-Yves Blot et M. Boisvert.
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