� DEPOGE Une rue de Capbreton porte son nom �
NOTA : Cette rue qui honore notre c�l�brit� doit bien porter le nom de DEPOGE, et non � de POGE �, comme le signale la plaque de ladite rue !
Alexis Pierre C�sar DEPOGE par Anne-Marie Bellenguez
H�ros des Guerres napol�oniennes et de celles de la Restauration, Alexis Depoge, n� le 5 ao�t 1764 � Saint-Jean-de-Luz fut maire de Capbreton du 26.11.1831 au 07.06.1834. Homme d'action, excellent entra�neur d'hommes, il �tait efficace au moment o� il fallait agir.
Entr� tout jeune dans la marine en qualit� de volontaire, il se fait remarquer par sa bravoure et sa connaissance de la navigation. A 40 ans, lieutenant de vaisseau, il re�oit la d�coration de la L�gion d'Honneur le 14 juin 1804 (25 prairial an XII). On le trouve l'ann�e suivante (20 f�vrier 1805), commandant � l'Act�on �, brick arm� de 16 canons, (voir illustration), l'un des b�timents de l'escadre de l'amiral Missiessy envoy� aux Antilles en vue de capturer la Dominique des mains des Anglais et de l� son r�giment part en Guadeloupe. Un jour le navire � l'Act�on �, sur lequel sont embarqu�s trois drapeaux, est cern� par la flotte anglaise. Aigles et drapeaux de soies, plac�s dans des caisses, sont jet�s � la mer. Une partie sera retrouv�e, sauv�e des mains de l'ennemi et Depoge sera f�licit� pour son initiative. Le 20/5/1805, il est de retour �. Rochefort et r�embarque le 27/9/1805, son r�giment �tant appel� en mission � l'�le d'Aix. En 1810, l'Almanach imp�rial le cite sous commissaire Officier d'administration de la marine. Nomm� capitaine de fr�gate et commandant de la marine � St Jean de Luz en 1813, il sera chef du service maritime de Bayonne durant tout le blocus de 1814, sous le contr�le du mar�chal Soult. Ce dernier avait fait �quiper et armer une flottille de vingt chaloupes canonni�res, plac�es sous les ordres de Depoge, et sa mission de prot�ger la navigation sur l'Adour a �t� remarquablement accomplie :
Les Anglais furent pris de flanc par ces bateaux arm�s de canons et cette op�ration lui valut d'�tre appel� au grade d'officier de la L�gion d'honneur le 18 ao�t, puis � celui de chevalier de Saint-Louis le 23 septembre 1814, (ordre r�tabli par le Roi Louis XVIII et supprim� en 1830).
En 1815, sur ordre du gouvernement il vient � Capbreton pour sonder le "Gouf", canyon sous marin dont il l�vera la premi�re carte. C'est aussi le premier plan du � port �. En 1826 M. Beautemps-Beaupr�, ing�nieur hydrographe, fera la m�me �tude. Ses travaux et ceux de Depoge seront pr�sent�s � l'Empereur Napol�on III.
C'est � partir de ces indications que l'Empereur Napol�on III demandera � son ing�nieur hydrographique M. de la Roche Ponc�, de sonder � nouveau le Gouf , ce qui sera effectu� en 1860 et 1861 et confirmera les instructions qu'avaient donn�es Depoge et sa reconnaissance des lieux.
M. Victor Descombes, ing�nieur des Ponts et Chauss�es, responsable des travaux du port d�s 1857, cite les travaux de Depoge dans les � Annales des Ponts et Chauss�es du 2�me semestre 1861 �.
INSTRUCTIONS de DEPOGE, 1815 : La fosse de Capbreton est le seul mouillage qu'il y ait sur la c�te au Nord de Bayonne. Les b�timents doivent y mouiller par 20 ou 30 brasses d'eau, par environ 2 ou 3 encablures des terres. Le fond est partout de vase et de sable. Dans quelques endroits, de vase pure. La mer n'y brise jamais, m�me par les vents violents du large. On y ressent alors une houle assez forte, tandis que l'on voit la mer se briser autour de soi. Si l'on a pu entrer dans la rivi�re de Bayonne et que les vents permettent d'aller � la fosse de Capbreton, on prolongera la c�te en faisant route au Nord, � un peu plus d'une lieue de terre? Les sondes indiquent en brasses la quantit� d'eau qui reste de la basse mer. Les fl�ches marquent la direction d'un courant qui porte au large et a d'autant plus de force que les vents du large sont violents. L'original du relev� ci-dessous :� Fosse de CAPBRETON �, lev� en 1815 par A.DEPOGE, capitaine de fr�gate, se trouve aux Archives Nationales On en trouve une copie aux Archive d�partementales et une autre est consultable � la Biblioth�que Municipale de Capbreton .
L'�le du � Mus de loup � est souvent cit�e dans nos archives : � 1737 Accord pass� entre les ma�tres de chaloupes qui vont � la p�che des "liches"(chien de mer), pour faire, � frais communs, une digue � l'endroit appel� la "Punte du Mus de Loup", afin que l'eau arrivant de Capbreton se d�charge directement dans la mer. (Arch. D�part. supplt. E.Capbreton HH.1). � Le clocher de l'ancienne �glise, vu sous les trois angles que l'on pouvait, � l'�poque, apercevoir de la mer �tait alors carr�. On y voit �galement la balise de 50 pieds et m�me un des moulins de Capbreton. On notera que la batterie repr�sent�e sur ce plan est la batterie Nord, compl�t�e d'une batterie Sud qui ne figure pas sur le plan.
Apr�s une carri�re bien remplie, Depoge se retire � Capbreton. Il a 66 ans et cet homme entreprenant se pr�sente aux �lections municipales. Elu premier magistrat de la commune, il est install� avec son conseil, le 17 novembre 1831. Les �lections se sont d�roul�es les 18 septembre et 4 octobre. Avec 68 votants pour un suffrage censitaire, Depoge a recueilli 19 voix. Jean Fermy de Saint-Martin en avait obtenu davantage mais celui-ci refuse le poste et le Conseil d�cide que Mrs. De Saint Martin et F�lix Lamartini�re, officier de sant� accoucheur, seront adjoints au maire.
Maire : Alexis Depoge Adjoints : Jean Fermy de Saint-Martin ; Felix Lamartini�re Conseillers : Antoine Darnaudet, cultivateur : Lannes, rentier ; Michel Lamoliatte, cultivateur ; Jean Naves, chirurgien ; Dominique Loube, aubergiste ; Jean Baptiste Duplaa, marchand �picier ; Jean Duthil, rentier ; Jacques Desclaux, cultivateur.
C'est une cohabitation p�rilleuse o� Depoge va d�fendre ses id�es avec t�nacit� au sein d'un conseil partag�. Diff�rents et altercations sont monnaie courante et le conseiller Antoine Darnaudet,"fatigu� des discussions � n'en plus finir qui �clatent � chaque r�union", donne sa d�mission car, se disant commer�ant et p�re de famille, il veut pouvoir conserver la client�le de tous. La r�forme des lois foresti�res bat son plein et ne fait pas l'unanimit�. Les pr�d�cesseurs de Depoge avaient vainement protest� contre les d�cisions de l'administration, ou feint de les ignorer, en louvoyant. Depoge, qui ne m�che pas ses mots, d�clare ces lois "contraires aux int�r�ts de ses administr�s." La r�plique cinglante sera, en Mai 1834, une ordonnance de r�vocation sign�e de Louis-Philippe, Roi des Fran�ais, qui le somme de d�missionner. Il ne l'entend pas de cette oreille, conteste la sentence, refuse de rendre les documents officiels, les cl�s de la maison commune et son �charpe de maire. Son adjoint Lamartini�re refuse �galement de rendre son �charpe et Capbreton, en effervescence, parlemente et n�gocie... C'est avec l'encadrement des gendarmes et sans la pr�sence des � d�missionnaires �, que va s'effectuer la transmission des pouvoirs au nouvel �lu, Jean DUTHIL, formalit� dont va s'acquitter Augustin Lannes, ancien maire. Depoge et Lamartini�re, se retrouveront tout de m�me sur la liste des conseillers de cette nouvelle municipalit�.
Une rue porte le nom de Depoge en hommage � celui qui a beaucoup fait pour Capbreton, les Landes et la France. NOTA : Cette rue qui honore notre c�l�brit� doit bien porter le nom de DEPOGE, et non � de POGE �, comme le signale la plaque de ladite rue !
--------------------------------------------------------Anne-Marie Bellenguez BIBLIOGRAPHIE :
- Almanach imp�rial pour l'ann�e 1810. - E. Ducer�: Dictionnaire historique de Bayonne. - A.Li�vyns, Fastes de la l�gion d'honneur. - W. James : Histoire Navale de la Grande Bretagne. - Archives municipales de Capbreton - Archives municipales de Bayonne - Archives d�partementales des Landes - Par une soci�t� de militaires et gens de lettres, Victoires, conqu�tes, d�sastres, revers et guerres civiles des Fran�ais, 1792 � 1815. - J. Pellot, M�moire sur la campagne de l'arm�e fran�aise dite des Pyr�n�es. - M.Descombes, ing�nieur des Ponts et Chauss�es Annales des Ponts et Chauss�es 2�me semestre 1861. |
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