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Histoire locale :
Etude par Anne-Marie Bellenguez
MORTS EN D�PORTATION INSCRITS SUR LE MONUMENT AUX MORTS de CAPBRETON
(Guerre 1939-1945)
BARON Jeanne, �p.BRUNE CANNELLAS Marie DELEST Fran�oise, Marie DELEST Camille LALANNE Jean, Alexandre LAPEGUE Andr� LAPEGUE L�on LARTIGAU Jean MALVESY Louis SILBERSTEIN Stanislas DESPERGES Pierre, Emile BISCARA Roger
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25 D�PORT�S, dont 12 sont port�s sur le monument aux morts de Capbreton :
AMBROISE Marguerite, �pouse LARTIGAU
BARON Jeanne, �pouse BRUNE

BISCARRA Roger BOUCHOIR Charles CANNELAS Andr� CAZELLES Fran�oise, Marie, �pouse DELEST CHABAS David DELEST Camille DESPERGES Pierre, Emile
DICHARRY Gabrielle
GUICHENEY Georges Victor LABASTE Pierre LALANNE Jean, Alexandre LAPEGUE L�on LAPEGUE Andr� LAPEGUE Andr� : Seul survivant au Dimanche 24 avril 2005, jour de l'inauguration de la "Place des D�port�s" � Capbreton LARTIGAU Jean MALVESY Louis PELLANTOVA Marie, �pouse CANNELLAS PUJOL Pierre SILBERSTEIN Stanislas VEYRIER Joseph VEYRIER Marcel VIVIEN Louis ZAPPA Nicolas
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L'�tude des registres capbretonnais, nous d�voile que la rafle des autorit�s occupantes a �t� bien sup�rieure � ce qu'il appara�t sur le monument, que d'autres "MORTS en DEPORTATION" doivent rester dans notre souvenir et que tous les d�port�s ont droit � notre respect et � un hommage particulier pour leur courage et leurs indicibles souffrances. Ceux qui sont revenus, �puis�s, hagards, semblaient des morts-vivants.
On ne peut parler de la D�portation qu'avec un grand malaise. C'est une entreprise difficile car les mots sont vains pour raconter l'Horreur insoutenable. On est frapp� d'effroi et de stupeur lorsqu'on essaye d'imaginer le martyre qu'ont v�cu nos concitoyens dans les camps de concentration nazis. Pourtant voici ce que l'on peut bri�vement conserver en m�moire de ce qu'ont connu nos parents et nos fr�res :
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� BERGEN-BELSEN.
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 Camp de concentration o� un kommando de femmes travaillait dans une poudrerie, l'usine "Bibia".
� Camp d'h�bergement � l'origine, Bergen-Belsen est devenu un terrible mouroir �.
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- Jeanne BARON, m�nag�re, n�e � B�nesse-Maremne, veuve de Jean Ferdinand BRUNE, chauffeur d'autocar, elle habitait � Capbreton, avenue de l'Oc�an. Elle est d�c�d�e au camp de Bergen-Belsen en mai 1945 � 52 ans, sous le matricule 19.388. Elle �tait auparavant pass�e par le camp de femmes de Ravensbruck.
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Dans le camp de RAVENSBRUCK
- ont aussi �t� intern�es :
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- Francine, Pierrette, Dieudonn�e, Edouarine CAZELLES, n�e en Haute Garonne, �tait veuve depuis un an du maire Andr� DELEST, avocat conseil, avenue Georges Cl�menceau, villa "Mon Drete". Elle avait �t� avertie qu'elle devait fuir et avait un point de chute � Urt. Des v�tements de religieuse lui avaient �t� donn�s pour l'occasion, qu'elle avait cach�s sous son lit. Elle ne s'est pas d�cid�e � partir et fut arr�t�e en 1942 � Capbreton par la Gestapo. Emprisonn�e � Biarritz et d�port�e au camp de Ravensbruck, elle y d�c�de le 12.09.1944, � 67 ans.
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- Marie PELLANTOVA, dite "Mania", n�e en Tch�coslovaquie pr�s de Prague. C'est l'�pouse d'Andr� CANNELLAS. Elle avait connu son mari � l'ambassade de Prague et habitait avec lui la villa "Ma Rive", rue de la Semie. Arr�t�e avec lui le 25 f�vrier 1944, elle d�c�dera au four cr�matoire du camp de Ravensbruck le 24 f�vrier 1945, � 41 ans.
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- Marguerite AMBROISE, n�e � Labenne en 1905, commer�ante et �pouse de Jean LARTIGAU, buraliste de la Grand'rue. C'est son ombre qui est revenue du camp en 1945. Elle portait � Ravensbruck le matricule 19.379.
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- Avec elle, est revenue en 1945 Gabrielle Fernande DICHARRY, n�e � St Martin de Hinx, arr�t�e avec son �poux Nicolas ZAPPA le 20 septembre 1942. Ils habitaient la villa "L'oiseau bleu", boulevard du docteur Junqua � Capbreton o� elle rentra le 26 juillet 1945 � 34 ans. Elle portait le matricule 19.378, matricule voisin de celui de Mme LARTIGAU. C'est la preuve qu'elles ne se sont jamais quitt�es. Toutes les deux avaient 2 enfants, gar�on et fille.
- Ce camp de Ravensbruck a �t� lib�r� par les Su�dois le 25 avril 1945.

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� HAMBURG NEUENGAMME 
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Fabrique de munitions et de cha�nes � l'origine, Le KL comprend en outre, une briqueterie, une menuiserie, des ateliers de munitions, d'horlogerie.
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- Andr� CANNELAS, n� � Capbreton, habitait villa "Ma Rive", rue Pierre Dessis.. Il �tait secr�taire de Fran�ois Poncet, (qui lui aussi f�t arr�t� par la Gestapo) d'abord � l'ambassade de France � Prague, puis � Berlin. Il avait 59 ans � son retour du camp o� il avait port� le matricule 30.493.
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- - Georges Victor GUICHENEY, matricule 31.413, Capbretonnais, habitait Bordeaux au moment de son arrestation. Port� disparu, il avait 35 ans.
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� MARIENBERG-W�RZBURG, Kommando ext�rieur de Flossenburg
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Ce camp, situ� en Bavi�re, �tait un "camp de s�ret� r�serv� aux officiers.
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- Andr� Dieudonn� Camille DELEST, avocat, travaillait � Lisbonne pour la maison Michelin. Il en venait lorsqu'il f�t arr�t� � la fronti�re espagnole. Officier de r�serve, il n'avait pas �t� mobilis� et �tait entr� dans "l'intelligence service anglais". C'est au moment de sa lib�ration et au sortir du camp de Marienberg, qu'il aurait �t� fusill� par les Allemands. Son �pouse, d'origine russe, se trouvait alors au Portugal et revint apr�s la guerre habiter la villa Marie, (� c�t� de "Mon Drete").

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� ORANIENBURG-SACHSENHAUSEN , pr�s de Berlin. C'est l� que sont form�s les S.S qui serviront dans les autres camps. C'est un centre de mise au point de m�thodes d'extermination massive et un laboratoire pour de multiples exp�riences nazis.
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De nombreux Capbretonnais se sont retrouv�s plong�s dans l'enfer de ce camp, marqu�s du triangle rouge des prisonniers politiques. Tous ceux qui suivent ont fait partie de la m�me rafle du 20 septembre 1942 :
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- Roger BISCARRA, n� � le Boucau. Ouvrier charcutier chez Duplaa, il habitait rue des Arbousiers. Il avait 25 ans et jouait au rugby. A Oranienburg, il portait le matricule 65.824. Lorsqu'il a �t� lib�r�, c'�tait un mort vivant qui est d�c�d� � Bordeaux sur le chemin du retour, m�connaissable, entre les bras de sa m�re accourue � son chevet.

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- Charles BOUCHOIR travaillait � Paris comme machiniste � la RATP. Arr�t� avec Mme Brune dans sa maison avenue de l'Oc�an, il porta � Oranienburg le matricule 58.856. Il est revenu � Capbreton en 1945.
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- Pierre Emile DESPERGES,
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dont on peut voir la photo sur une plaque du cimeti�re de Capbreton, �tait n� � Ondres et habitait rue des Pyr�n�es. Matricule 66.683. Il avait 20 ans lorsqu'il est mort des suites de sa d�portation � Oranienburg.
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- Jean LARTIGAU, n� � Tarnos en 1895, connu de tous comme receveur buraliste de la Grand'rue, appartenait au r�seau de renseignements de la r�sistance du groupe CDN Castille, sous les ordres du colonel Remy. Suspect, mis en r�sidence forc�e d�s avril 1942 puis pris dans la rafle du 20 septembre 1942. Apr�s �tre pass� par Oranienburg, il est d�c�d� � Sachsenhausen en 1943. Il avait 48 ans.
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- Louis, Lucien, Marie, Fran�ois MALVEZY, c�libataire n� � Montauban, habitait avec son fr�re et ses parents au quartier Menichon, rue de l'�glise, actuelle rue M.Castaing. Arr�t� au moment o� il voulait franchir la fronti�re espagnole, il avait 22 ans lorsqu'il d�c�da au camp d'Oranienburg en 1944.
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- - Les trois fr�res Lap�gue, fils de Bernard et Jeanne Dupey �taient cultivateurs "au Parc", route d'Angresse :
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- - L'a�n�, L�on LAPEGUE est mort � Orani
enburg le 18 f�vrier 1944
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- Andr� LAPEGUE y est mort le 13 juillet 1943

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- Nicolas ZAPPA, n� � Cannes, habitait avec son �pouse la villa "l'Oiseau Bleu", boulevard du docteur Junqua. Arr�t� le 20 septembre 1942, est revenu le 4 mai 1945, il avait 38 ans.


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- Louis VIVIEN, qui tenait le "Caf� des Voyageurs", avenue de l'Oc�an � Capbreton, est revenu du camp de concentration d'Oranienburg en 1945, � 59 ans.
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- Pierre Maurice LABASTE, surnomm� "le Nine", n� � Capbreton, habitait avenue des acacias et jouait de la batterie dans l'orchestre "Cadiche", avec sa femme Carmen qui jouait de l'accord�on il animait les f�tes de Capbreton.. Il avait 50 ans � son retour de captivit� et avait port� le matricule 58.547.
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- Il se trouvait avec deux voisins de la m�me rue, Marcel VEYRIER, instituteur � Capbreton et correspondant du journal "l'Humanit�", habitant la villa "Bianca", n� � Beaurain dans le Pas de Calais, 24 ans, matricule 59.096,
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- et Joseph VEYRIER, son p�re, expert-comptable, 50 ans, n� dans la Loire, qui portait le matricule 59.095.
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� AUSCHWITZ Camp d'extermination
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Sur le million de morts d'Auschwitz, l'immense majorit� n'est jamais entr�e dans le camp : elle est pass�e directement des wagons dans les chambres � gaz.
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"C'est � la descente des wagons que les officiers et les m�decins de la SS proc�daient � la s�lection des d�port�s en dirigeant ceux qu'ils consid�raient comme aptes au travail vers le camp et les autres vers la chambre � gaz.
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Etaient �limin�s d�s l'arriv�e les enfants au-dessous de quinze ans, les femmes enceintes accompagn�es d'enfants et, en g�n�ral, les hommes et les femmes �g�s de plus de cinquante ans."
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- Stanislas SILBERSTEIN, polonais d'origine, ancien commer�ant, habitait route de Labenne � la villa "Fleur des Pins". H�mipl�gique, il a �t� arr�t� le 19.10.1942 et transf�r� � Auschwitz. Il avait 73 ans.

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� WARSTEIN, fait partie de ces "camps oubli�s" pour lesquels l'administration locale a tout fait pour qu'ils soient m�connus :
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- - Jean Alexandre LALANNE, n� � Capbreton est mort dans ce camp en 1945, il avait 19 ans.
� DACHAU
 - Pierre PUJOL en est revenu. Il �tait � Morcenx au moment de son arrestation.
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- � CAMIERS
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- David Jean CHABAS, libraire-�diteur, n� en Lithuanie et habitant � Capbreton, villa "Clairfeuille", rue Traversi�re, arr�t� le 15 avril 1942, n'a pu voir sa femme institutrice,que menott� et en faisant irruption dans une classe de cours pr�paratoire. Il s'est �vad� du camp de Camiers, (Pas de Calais), et est rentr� dans ses foyers le 1er septembre 1944.
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Il est devenu Pr�sident du comit� d'entr'aide aux d�port�s politiques � Capbreton.
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- Maurice KIEVITCH , tapissier d�corateur dans la Grand'rue, mari� � une Capbretonnaise. Arr�t� le 15 avril 1942, il a r�ussi � fausser rapidement compagnie aux Allemands et s'est cach� jusqu'� son retour � Capbreton en 1944. Il avait alors 33 ans.
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- "Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel,
- certains priaient J�sus, J�hovah ou Vishnou,
d'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel, ils voulaient simplement ne plus vivre � genoux."
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Extrait de "Nuit et Brouillard", chanson de Jean Ferrat ...
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Anne-Marie Bellenguez
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Dimanche 16 avril 2005, en hommage aux souffrances de nos concitoyens, � l'occasion de l'inauguration de la "Place des D�port�s" � Capbreton.
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