Histoire locale : LA REVOLUTION La DEPORTATION et l'INTERNAT des BASQUES � CAPBRUTUS, (ci-devant CAPBRETON )
L'histoire ne peut se conter sans tourner une page peu glorieuse et peu connue : celle o� certaines �glises des Landes et d'Aquitaine servirent de prison et de mouroir � des "Basques reclus". Nous sommes en 1793, (an II), en une �poque o� les th�oriciens fanatiques de la Nouvelle Patrie, de la R�publique, aspirent � de grands changements. D'abord, s'instaure le surprenant calendrier r�volutionnaire auquel la majorit� de nos anc�tres ne s'habituera jamais. Par exemple, � Capbreton, on a invers� sur le cahier de d�lib�ration pendant tout un mois les dates du calendrier sans m�me s'en apercevoir.! Les communes sont affubl�es de qualificatifs "montagnards" qui, eux non plus, ne rentreront jamais dans les moeurs. Capbrutus pour Capbreton, Thermapyles pour Ba�gorry, Marat dur Nive pour Ustaritz ou Chauvin-Dragon pour St Jean de Luz ! De plus il a �t� d�cid� l'uniformisation de tous les Fran�ais. Pour cela il faut s'attacher � faire dispara�tre toutes les particularit�s r�gionales, au grand dam de nos campagnards fran�ais attach�s � leurs caract�ristiques. La grande id�e sera la suppression des langages obscurs, des idiomes barbares, incapables par d�finition de diffuser les id�es de progr�s et de lumi�re. Tr�s pr�s de nous, et plus encore que pour les Gascons, c'est pour le peuple basque que les difficult�s seront les plus grandes car celui-ci va se trouver particuli�rement en porte � faux. Que demande-t'on, en effet au "bon citoyen basque ?" ...Rappelons quelques n�cessit�s de base: Sous l'impulsion de l'abb� Gr�goire, l'Assembl�e Constituante ordonnera le 14 janvier 1790 l'abandon de la langue, "l'euskera", v�hicule de la superstition. Alors que, en 1789, les cahiers de dol�ances ont revendiqu� haut et fort ce privil�ge, demandant que l'enseignement des instituteurs ou pr�tres ne soient effectu�s que dans leur langue, sp�cifiant qu'ils ne pouvaient �tre que des naturels du pays. De fait, d�s l'annonce de l'abolition des privil�ges de la nuit du 4 ao�t 1789, les Labourdins protestent et r�digent un m�moire � l'adresse de l'Assembl�e. Ils tiennent trop � leurs propres privil�ges ! Comme dans le reste de la France le peuple n'accepte pas de remplacer le dimanche par le decadi, et de travailler 9 jours d'affil�e au lieu de 6. Pourtant remarquons que les jeunes basques forment une arm�e qui s'est sinal�e par sa bravoure dans la r�gion frontali�re, th��tre d'op�rations militaires d'envergure. Les Chasseurs Basques, organis�s par les repr�sentants de la Convention, Pinet et Cavaignac et qui sont la base de cette arm�e des Pyr�n�es Occidentales, se battent avec h�ro�sme. Leurs succ�s, sont dus au fait qu'ils ont conscience de se battre contre les Espagnols pour d�fendre la patrie basque. Et c'est la coh�sion des Basques par del� les montagnes qui est une explication � cette premi�re ardeur. Le Basque est sur son terrain, ob�it � ses chefs, eux-m�me basques, (le g�n�ral Harispe est tr�s populaire). Mais assez vite, voyant la guerre s'�terniser, les cultures d�p�rir, l'h�ritage se ruiner, ils perdent de leur ardeur. Cette accusation constate le fait que beaucoup d'�migr�s voulant passer en Espagne, font halte � Sare o� ils trouvent par tradition un tr�s bon accueil. "L'Assembl�e, consid�rant que la commune de Sare a constamment manifest� la haine la plus marqu�e contre la R�volution, que cette commune n'est habit�e que par des aristocrates, qu'�tant ouverte de tous les c�t�s, ses habitants et tous les tra�tres qui s'y r�fugient communiquent et avec la R�publique et avec ses ennemis. Qu'il est certain par tous les rapports des d�serteurs que tous les espions du satellite du despote espagnol passent presque tous par Sare et que c'est de l� qu'ils re�oivent tous les avis,. Que l'incivisme des habitants de cette commune doit lui attirer l'animadversion de tous les patriotes et la vengeance r�publicaine. Qu'il est dangereux de laisser dans ses environs des individus si corrompus et qui, par la connaissance des localit�s, pourraient encore entretenir leur criminelle liaison avec l'Espagne. Le Cordon de troupes serait form�, a t'on dit par l'arm�e des Pyr�n�es Occidentales, o� sont nos chasseurs basques ! Or, d�j� des bruits ont couru que les prochaines incorporations pourraient se faire dans des bataillons non Basques. Nombreux sont ceux qui, alors, ne reviendront pas de leurs cong�s. On peut donc maintenant lesaccuser de trahison, de collusion et d'intelligence avec l'ennemi. La r�pression sera exemplaire et les projets initiaux sont chang�s : Il ne s'agit plus de vider le seul village de Sare mais aussi ceux des communes d'Ainhoia, Ascain, Bridous, Cambo, Espelette, Itxassou, Larressore, Louhossoa, Macaye, Mendionde, Sare, Soura�de ... Ob�issant aux ordres de Monestier, Pinet et Cavaignac, et en ex�cution de l'arr�t� du 13 vent�se en II (03.03.1794) d�clarant "inf�mes" les habitants des communes suscit�es, une rafle en r�gle sera organis�e : Dans la m�me journ�e du 17 mars 1794, (27 ventose an II) et, comme toujours dans pareil cas, par les plus d�vou�s au R�gime en place. Ils livrent les leurs et on voit l'�quivalent des miliciens de nos derni�res guerres trahir leurs fr�res. Il faut expliquer que leur z�le patriotique leur donnait, par la m�me occasion, la possibilit� d'acqu�rir � bon prix le grain qui se faisait rare et que l'on trouverait chez les d�port�s. Les biens des prisonniers devaient, th�oriquement, �tre s�questr�s, mais on a constat� qu'en pratique le pillage fut de r�gle. C'est dans un second temps que les habitants prisonniers, parqu�s dans leurs �glises respectives, seront rapidement d�port�s vers d'autres �glises des Landes. Comme il avait �t� pr�vu pr�c�demment, les hommes, femmes, enfants sont s�par�s. A Capbreton, maintenant rebaptis� "Capbrutus", on a d'autres chats � fouetter et non des moindres. La tour de l'�glise, dont on a enlev� la cloche pour �tre fondue "au service de la Patrie", a �t� am�nag�e en poste de guet permanent et on sera sur le qui-vive " jusqu'� ce que les c�tes se fussent totalement d�garnies de toutes sortes de b�timents qui donneraient ombrage � tous les vrais R�publicains ".(R.D.) On craint, en effet, une invasion �trang�re, on s'alarme � chaque convoi de bateaux signal�. Comme les prisonniers sont reclus dans l'�glise , on confie un mot de passe � la vigie pour pouvoir acc�der au clocher. Une compagnie de 40 canonniers doit prot�ger la c�te pour parer aux attaques des coalis�s. Mais le port, qui doit rester op�rationnel, s'est de nouveau ensabl�. Aussi proc�de-t'on � la r�quisition de la population des deux sexes, enfants compris, pour r�ouvrir le havre. Le prix des denr�es ,qui se font de plus en plus rares, est publi� r�guli�rement, de plus en plus cher. C'est alors Mathieu Lapouble, charpentier au village, qui est mis � la place de maire dans ce fatras d'�v�nements qui le submerge. Rapidement il pourra se demande s'il est vraiment le premier de la commune Il se m�fie de la Soci�t� Populaire qui semble avoir pris les pleins pouvoirs. A sa t�te de cette Soci�t� se trouve Bertrand Lafon, ancien maire, maintenant sous lieutenant de la Compagnie des canonniers. Le repr�sentant du peuple pr�s de l'arm�e des Pyr�n�es, Desaa, inspecteur particulier des garde-c�tes maritimes et de la Compagnie des 40 canonniers en garnison � Capbrutus, a averti, avec un langage assez cru, qu'il entend bien assurer la police sur le territoire de la commune. Et voici que, de but en blanc, on lui annonce qu'il doit se tenir pr�t � parquer des centaines de prisonniers basques, jug�s tra�tres � la Nation, qu'il devra "reclure sous huit jours dans la ci-devant �glise", ferm�e au culte et transform�e en prison. Le 21 mars 1794, (1� Germinal an II), le comit� de surveillance Jean-Jacques Rousseau �crit ainsi : L'�glise n'avait pas la superficie de notre �glise actuelle elle �tait beaucoup plus restreinte. l va fallor entasser ces 250 hommes sanavoir pr�vu aucun �quipement pourles recevoir. Capbreton r�quisitionne 20 ou 25 charrettes pour les 250 d�tenus annonc�s. Puis le (2 germinal) 22 mars on accuse r�ception au g�n�ral Laroche de l'arriv�e de 229 "reclus" de 11 � 84 ans. (Il y a eu un changement d'orientation pour 21 des d�port�s). Le d�sarroi de Mathieu Lapouble est certain car les habitants de Caprutus sont eux aussi soumis au r�gime de la Terreur .ls craignent les arrestations et les ex�cutions, ils manquent de nourriture. Tout devient rare et cher. Il �tablit un questionnaire destin� au g�n�ral Larroche sur la fa�on dont les d�tenus "renferm�s dans la ci-devant �glise", doivent �tre trait�s, nourris, et il �tablit un questionnaire pr�cis, afin de ne pas commettre d'impair. Ce questionnaire est retranscrit dans le registre de d�lib�rations de Capbrutus, du 2 Germinal An II, jour de l'arriv�e des prisonniers : 1 - Combien de pain � donner � chaque homme? Nous n'avons pas ici de pain, ce n'est que de 1a m�ture. "La Municipalit� a arr�t� que les ustensiles qui doivent leur servir de latrines seraient vid�es par 1es reclus qui ne pourraient sortir que deux � 1a fois, qui seraient accompagn�s de trois fusill�s."(sic). Nous te pr�venons que nous avons, de concert avec l'inspecteur particulier des vigies, fait la consigne au corps de garde que nous te ferons passer. Salut et fraternit�. Signe Lapouble maire, Lannelucq officier municipal, B�hoteguy, secr�taire greffier (qui est Basque!)... D�s le 27 mars (7 Germinal), c'est � dire cinq jours apr�s l'arriv�e des prisonniers, le citoyen Bertrand Lafon, officier de sant�, ancien maire, pr�sident de la Soci�t� populaire, est requis pour aller "traiter et m�dicamenter diff�rents Basques reclus", clo�tr�s dans l' �glise. Celle ci est beaucoup plus petite que celle de Capbreton actuelle, un peu moins de la moiti�. Il y a l�, des jeunes gar�ons de 11 ans et aussi des infirmes et des vieillards. Au bout de neuf jours, c'est le 1�d�c�s. Le 31 mars 1794 (11 Germinal), le Registre des d�lib�rations annonce le d�but d'une liste sinistre : mort � 2 heures du matin du d�nomm� Pierre Apesteguy, �poux de feue Marie Larriga, d'Itsassou, 84 ans. Les t�moins, " deux individus reclus, ont dit s'appeler" Michel Gorostarsou, 38 ans, apothicaire � Espelette et Jean Gorrity, chirurgien de 76 ans, lui aussi d'Espelette. On remarque que les t�moins sont des " hommes de sant�". Les soins qu'ils ont pu prodiguer ont �t� vains devant la souffrance et l'humiliation du vieillard couch� sur la paille, dans des conditions d'hygi�ne d�plorables, qui meurt sans le secours officiel de la religion. Huit hommes, de 50 � 84 ans, vont ainsi mourir dans l'�glise. Les prisonniers ne sont l� que depuis 20 jours et d�j�, le 15 avril, (26 Germinal), la municipalit� a des difficult�s � nourrir les "reclus". Des mesures nombreuses sont prises contre l'agiotage qui s'effectue au m�pris des arr�t�s pr�c�dents sur la taxe du prix de lait et des victuailles, l'une d'elle est ainsi libell�e : " Plusieurs particuliers de cette commune commettaient chaque jour des abus sur la vente de 1a volaille et du poisson, qu'ils se permettaient de vendre aux Basques reclus qui sont enferm�s dans cette commune, � ces hommes qui n'ont d'autre loi � observer que de rester tranquilles o� i1s sont d�tenus, sans conna�tre 1e prix d'aucun objet de premi�re n�cessit� et pour lors forc�s � payer le prix de ce qu'i1s ach�tent tout ce qu'on leur demande. De plus ayant appris avec mal au coeur que quelque malveillant avait escalad� un mur chez un particulier de cette commune pour voler des poules,... � son voisin, � son ami ou � son fr�re... sans doute dans l'intention de les vendre � un prix extraordinaire � ces hommes qui se sont rendus coupables envers 1es int�r�ts de 1a R�publique. L'Agent G�n�ral requiers 1a Municipalit� de faire cesser les abus." Ce m�me jour le Maire �crit � l'agent national du district de Dax : Le (27 Germinal) 16 avril 1794, Capbrutus se d�charge sur Benesse-Maremne de quelques Basques originaires de Cambo et faisant partie des familles Hardoy, Dublanc et Celnay (Bull.Borda "Benesse sous la R�vol.Frse." F..) Le 5 mai 1794, (16 Flor�al an II), le commissaire Fossecave certifie un tableau de 227 individus reclus. Puis, le 24 mai, (5 Prairial), Capbrutus fait toujours �tat de difficult�s de ravitaillement: I1 n'y a aucune allusion � ces voyages dans les registres de d�lib�rations de Capbrutus. Tout ceci devait se trouver dans archives de la "Soci�t� R�g�n�r�e et Montagnarde" de la commune. I1 aurait �t� passionnant d'y acc�der. Mais comme celles-ci ont sagement disparu en m�me temps que les �v�nements r�volutionnaires prenaient fin, on ne peut reconstituer les faits que par bribes. Le m�me jour, Capbrutus re�oit un ordre de libert� pour Jean Diharse. Sa femme et son enfant intern�s � La Grande Redoute, seront aussi �largis. Puis le 1 juin 1794 (13 Prairial) le comit� de surveillance fait une communication de la plus haute importance : " ...Enfin le jour va venir, et ce jour est fix� au 20 ( 8 juin ) de ce mois ( 8 juin ), o� nous adressons � l'Etre Supr�me, d'une mani�re digne de lui, nos voeux et nos remerciements de la Protection qu'il accorde � nos armes et de la Destin�e qui veille sur notre libert�. Vous trouverez ci-joint � cet effet plusieurs exemplaires d'une pri�re que vous voudrez r�pandre � profusion dans les campagnes et les �coles et substitu�e l� � ces anciens br�viaires qui g�tent et corrompent l'esprit des enfants" : " Pri�re de homme libre " (sic) ":Etre supr�me! que la raison annonce, que la vertu c�l�bre, que l'infortune implore ; ordonnateur de tous les mondes. P�re conservateur de tous les hommes ! � toi qui d�poses les preuves de ton existence et le sceau de ta grandeur dans les organes d'un insecte comme sur le disque du soleil ! �tre des �tres ! S'il est dans la nature un spectacle digne de ton regard c'est celui d'une assembl�e d'hommes qui t'invoquent sans qu'aucun sentiment servile et bas se m�le � leurs hommages. Eh bien ! Tu vois r�unis dans cette enceinte tes adorateurs paisibles qui, nagu�re sectaires enthousiastes, se ha�ssaient ; qui, jadis fanatiques cruels, se pers�cutaient et s'�gorgeaient en ton nom "... " Sans autels, sans pr�tres et sans rois... des hommes libres qui ne veulent d'autre temple que la vo�te du ciel, d'autre autel que les vertus sociales, d'autre sacerdoce que la raison, d'autre ma�tre que la loi, d'autre Dieu que toi, grand Etre, d'autres idoles que la Patrie... " (Bibl.Nle B41.3858 Relev� par Victor Montiton).
C'est ce m�me jour que l'on enregistre le 7�d�c�s : C'est la premi�re fois que le M. le Maire ne va pas se d�placer pour constater le d�c�s et au contraire, les t�moins vont compara�tre dans la Maison Commune. Ils doivent avoir �t� assign�s � r�sidence chez des particuliers pour d�gager la ci-devant �glise. Le Conseil de la Commune note le m�me jour que "la ci-devant �glise servait de Maison de d�tention pour les Basques reclus et que depuis 1e jour d'hier , 1es dits basques ayant �t� transport�s dans diff�rentes communes,( ils ne sont pas tous partis!), elle f�t destin�e pour 1e Temple d�di� � 1'Etre Supr�me, il propose qu'il soit fait les r�parations n�cessaires afin de 1e mettre dans un �tat de d�cence proportionn� � l'usage qu'on doit en faire. "
On pourra se poser des questions sur le nombre exact des d�tenus � Capbreton. Nous n'aurons pas de chiffre � proposer, il est proche de 230. Vient le 20 prairial an II, 8 juin 1794, f�te de l'Etre Supr�me, d�cid�e par le d�cret du 18 flor�al. Le ciel n'est pas de la partie car l'emploi du temps des festivit�s sera perturb� � cause du mauvais temps et la f�te sera renvoy�e � l'apr�s-midi. "L'article 20 de l'arr�t� des repr�sentants du peuple porte que tous les bons citoyens seront non seulement tenus d'y assister mais de lui donner toute la solennit� due � son objet, aisi que l'espectacle (sic) le plus touchant des vertus r�publicaines." La municipalit� est en �charpe, suivie des membres de la Soci�t� populaire. Tous se sont rendus � la place de la Corderie, pr�c�d�s des tambours, o� ils ont trouv�s tous les citoyens et citoyennes assembl�s. On va y lire la pri�re r�publicaine que la Soci�t� Populaire a re�ue de ses fr�res de J.J.Rousseau.(d�j� lue ci-dessus), "Puis tous 1es citoyens des deux sexes se confondent et se Iivrent aux danses et aux amusements r�publicains." Apr�s la pluie vient toujours le beau temps, et une embellie arrive le 8 Thermidor an II (27 juillet 1794), veille du renversement de Robespierre. On se rappelle que ce coup d'�tat est d� � l'�nergie de Tallien qui le provoque pour l'amour de la belle Th�r�sia Cabarrus, condamn�e � mort. Laquelle Th�r�sia, surnomm�e Notre-Dame de Thermidor est la descendante d'une famille de marins, commer�ants et armateurs Capbretonnais. Ce 8 thermidor verra ici � Capbreton, la naissance d'un enfant basque dans nos murs. Au moment m�me de la chute de ROBESPIERRE, Michel BE�ONARD, d'ITSASSOU, ex reclus dans le temple de l'�tre supr�me, vient jusqu'� la Maison commune d�clarer la naissance de sa fille Gracianne, n�e de lui et de son �pouse Marie JAURETCHE. La naissance s'est d�roul�e dans la Maison de Guillaume POUCHUCQ, ( mari� � une basquaise Marie Diratchete), cadet de la maison "Janicouton" au Bourn�s. "Le 8 Vend�miaire An III, (28 Sept 1794), les repr�sentants BAUDOT et GARRAUT mettent fin � l'internement , autorisant les Basques � rentrer chez eux, puis le 10 Vend�miaire ils les r�int�grent dans leurs biens " Utilisant une m�thode plus exp�ditive, les parents de victimes du terrorisme, victimes elles-m�me, hommes ou femmes, paysans r�duits � la mis�re" se regroupent en bandes plus ou moins organis�es. C'est ce que l'on a appel� "le Bataillon du Carosse" . Ils "fusillent" des maisons, chauffent des pieds des acqu�reurs des biens nationaux ou de ceux qui doivent restituer les produits de leur pillage, br�lent les meubles du pr�tre jureur, etc... Des indemnit�s seront demand�es pour eux en 1795, justes et �quitables, par Pierre-Etienne Cabarrus, armateur de Bayonne et propri�taire � Capbreton, d�l�gu� � Paris par la municipalit� de Bayonne. Le 18 avril 1795, (29 germinal An III), pr�sent� et soutenu par son cousin par alliance Tallien, il lira � la Convention un long rapport "sur les exactions et la d�portation de 3000 Basques". Ce qui sera accord� plus tard en indemnisation est insignifiant. Le 30 prairial de l'an III,(18 juin 1794), Capbrutus est redevenu Capbreton. On conservera de cette m�chante aventure quelques liens d'amiti� qui ont pu se cr�er et on essaya d'oublier la"bavure" de MONESTIER, PINET et CAVAIGNAC. En Pays Basque aussi, on r�apprit � vivre ensemble. Anne-Marie BELLENGUEZ-DARNET 03.07.2000 ______________________________________________________________________________________ 2�d�c�s : Le 19 Germinal, Bernard Lafon d�clare que "ce jour � 8 heures est mort Salvat Diharse, de Cambo, rentier, 71 ans". C'est l'�poux de la citoyenne HAITZE. Ses deux fr�res Jean-Baptiste, 57 ans et Jean 62 ans, respectivement de Cambo et d'Espelette, signent "Diharce" sur le registre que le maire Mathieu LAPOUBLE apporte � la Maison de r�clusion. 3�d�c�s : "Le 23 Germinal An II, � 8 heures du soir, d�c�s de Jean PINONDE, duranguier, 77 ans, de 1a commune de Sare". Le registre porte la signature de deux t�moins laboureurs � Sare, Augustin ETCHEVERRY, 67 ans et Jean LARREA (port� LARRIA sur l'acte), 40 ans, laboureur. 4�d�c�s : Deux heures plus tard, ce m�me soir vers 11 heures, meurt Pierre LAPITS, 66 ans, laboureur de la "commune DAINHOUA", (= A�NHOA), entour� de son fils Mathieu, 30 ans, laboureur, (qui ne signe pas) et de son gendre Martin OSTHA, duranguier, 60 ans, (qui signe OSTA), "tous deux de 1a commune DAINHOUA". 5�d�c�s : Toujours ce m�me 26 Germinal, "meurt � 11 heures du soir dans la Maison de r�clusion Pierre BERROUET, 65 ans, laboureur". Comme lui, les t�moins Jean BERROUET, 60 ans et Pierre ILHURHIDE, 40 ans, sont laboureurs "DISATSOU". 6�d�c�s : Le 3 Flor�al an II, mort de Salvat MONDUTEGUY, 55 ans, tailleur d'habits de la Cne DAINHOA, � 9 heures du soir. T�moins Martin ELHORGA, 60 ans, cousin du d�c�d� et BETRYDOY HARSABAT (?), 32 ans, laboureur de DAINHOA, (qui ne signent pas). Le 8 Prairial, le comit� J.J.Rousseau, en vertu d'une lettre du district d'USTARITZ, arr�te que SIMONET, l'un de ses membres, se rendra � Capbrutus pour y interroger le citoyen PELLEGRIN et le citoyen LESCA, notaire � Sare, tous deux d�tenus. Il y aura encore d'autres interrogatoires. 7�d�c�s : "Ce 13 Prairial, � 1 heure de relev�e, mort de Pierre Detchegoyen, Cne d'Itsassou, 62 ans, Iaboureur, dans Ia Maison de r�clusion. T�moins Dominique Lesca, 55 ans, notaire public n� � Espelette et Jean Caupenne, D'ascain, marin(n)ier, tous deux des basses pir�n�es demeurant actuellement � Capbrutus". Il s'agit de Jean ESTAIL, laboureur de 44 ans, Commune de Sare, d�tenu dans cette commune,(ne signe pas), et Sabin BENAC, marchand de 37 ans "habitant sidevant dans la commune d'Espelette et actuellement dans cette commune," (il signe). 8�d�c�s, le 4 juin 1794: "Le 16 prairial An II, � une heure de relev�e, d�c�de Jean Destail, de 1a Commune de Sare, laboureur de 50 ans", dans une maison de Capbreton non d�nomm�e relev� par Anne-Marie Bellenguez
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