� On ne d�serte pas sur mer? �
LES DESERTIONS Relev� par Anne-Marie Bellenguez
OBSERVATIONS SUR LES CAUSES DES D�SERTIONS ET SUR LES MOYENS D'Y REM�DIER. (Archives de la Chambre de Commerce de Bayonne).
Si c'est rendre un service important que d'emp�cher la d�sertion des matelots, c'est leur rendre � eux-m�mes un service encore plus grand.
La plupart apr�s avoir d�sert� p�rissent de d�bauche, de mis�re, ou de maladie � cause des grandes chaleurs. Lorsqu'� Saint Domingue ils passent sur les terres des Espagnols, on les y assassine. Lorsqu'ils s'engagent avec les �trangers, ils ne reviennent plus.
Nous allons approfondir les causes de la d�sertion et proposer le rem�de qu'il conviendrait d'y apporter.
La d�sertion a 4 causes :
1� - Le r�glement du d�p�t 2� - Les Cabarets 3� - La S�duction 4� - La connivence des Colonies
Il y a des moyens propres � chacune de ces causes pour aller au principe du mal et pour emp�cher les effets.
1�re Cause: Le r�glement du d�p�t
Nous n'insisterons pas davantage sur le funeste r�glement du d�p�t, nous en avons assez netteme
2�me Cause : Les Cabarets
La D�sertion vient des cabarets �tablis en Am�rique pour les matelots; c'est l� qu'on s'adresse afin d'en avoir, cette n�gociation se fait le dimanche lorsqu'ils descendent � terre pour entendre la messe, la nuit les pirogues se trouvent sur le devant des navires, toutes pr�tes � enlever ceux qui veulent d�serter.
Moyens d'y rem�dier : Les g�n�raux donneront ordre aux officiers des fr�gates du Roy et aux Mar�chauss�es de faire fr�quemment des descentes dans les cabarets et d'enlever les matelots qu'on y trouvera sans permission ni cong�.
3�me Cause Quand les vaisseaux qui sont de rel�che � la Havane et autres colonies espagnoles ont besoin de renforcer leurs �quipages, ils envoient des bateaux � Saint Domingue. Sous diff�rents pr�textes vont y faire des recrues ; il y a quelques ann�es que deux bateaux espagnols d�baucheront pr�s de cinquante hommes, des navires qui �taient au Cap et � L�ogane. Moyens d'y rem�dier : Il sera ais� aux g�n�raux d'emp�cher de pareilles recrues en faisant observer ces bateaux et en fixant l'heure de leur d�part.
4�me Cause Les commandants, officiers et habitants �tant dispos�s � favoriser les gens qui veulent rester dans la colonie sont bien �loign�s d'emp�cher la d�sertion.
Moyens d'y rem�dier : Il serait � propos que tout matelot qui descend � terre,
-1er Ait un billet de son capitaine ou des officiers dans lequel sont port�s le nom de son navire, l'endroit o� il est mouill�, la date du billet et que ce billet ne peur servir que pour un nombre de jours marqu�s ; par rapport aux navires naufrag�s ou condamn�s, le capitaine ou officiers des navires seront tenus de marquer toutes ces circonstances dans le cong� qu'ils donneront. -2�me Qu'il y ait dix piastres de r�compense pour les Mar�chauss�es et pour quiconque arr�tera un d�serteur.
Tout matelot sans billet ni cong� sera r�put� d�serteur et envoy� en France, sans qu'on puisse le retenir dans les colonies, sous quelque pr�texte que ce soit. Il sera remis au capitaine qu'il aura quitt�, s'il est � port�e et que ce soit le m�me voyage et qu'il veuille rembourser la r�compense et les frais de la d�tention ; � son refus, le d�serteur sera remis aux Capitaines de son d�partement qui pourront en avoir besoin et qui consentiront � payer la r�compense et les frais.
Les officiers des classes � l'Am�rique seront tenus de porter la date des cong�s des matelots de remplacement sur le r�le d'�quipage et d'y joindre ce cong� pour �tre examin�. En France, tout matelot qui n'en aura point sera port� sur le r�le comme d�serteur et priv� de son loyer.
Les capitaines qui auront fait arr�ter des d�serteurs les pourront garder, de pr�f�rence � tous autres � la r�serve du Capitaine qu'ils ont quitt�, qui sera le ma�tre de le reprendre en payant � celui qui l'a arr�t� la r�compense et les frais de la d�tention.
Les Capitaines seront tenus de livrer en Europe aux Commissaires du lieu de leur d�charge tous les matelots d�serteurs port�s sur leur r�le. Lesquels seront mis en prison pour �tre punis suivant leur d�lit. ------------
RECRUTEMENT DES MARINS A.M.Bayonne. Registres fran�ais. Tome II 1591
� Il est propos� aux capitaines de Bayonne, d'envoyer au voyage de Terre-Neufve, les jeunes enfans mendians et courant par les rues � demander l'aumone et, par ce moyen, de les tirer de ladite oisivet� et b�litrerie. �
ECRITS DES JURATS DE SAINT JEAN DE LUZ (Relev� par Nogaret 1925). CONCERNANT LES DEBAUCHES DES MARINS
� Ceux qui vont la nuit aux d�bauches apr�s soupp�es aux cabarets et apr�s faire des insollences, s'attroupent plusieurs ensemble, courant les rues apr�s les armes, tirant des coups de pistolets, remuement des �p�es, esmouvant et allarmant les gens de bien qui sont en repos. Et non contens de ce, poursuivant leurs efum�es de la d�bauche, s'attroupant et faisant s'attrouper insollement des personnes qui peuvent de leur mouvement avoir d�votion d'�couter le service divin, font des dances de bals devant ledit service divin soit publiquement aux rues ou dans les maisons particuli�re mesme aux cabarets et billarts au grand mesprix de Dieu et de la foi humaine. �
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